dimanche 16 mars 2008

Mais...et pourtant

J’aurais envie de te dire que tu es le plus bel homme au monde, mais tu ne me croirais pas

J’aurais envie de te dire que je t’aime plus que l’infini, mais tu ne comprendrais pas ce que je veux dire

J’aurais envie de te dire comment ma vie n’aurait aucun sens sans toi, mais tu me trouverais exagérée

J’aurais envie de te dire mes souvenirs enfouis, mais tu ne me verrais plus de la même façon

J’aurais envie de te dire que jamais tu n’as fait autant une différence dans la vie de quelqu’un que dans la mienne, mais tu penserais que je fabule

J’aurais envie de te dire que tu ne dois pas avoir de secrets pour moi, mais tu continuerais d’en avoir

J’aurais envie de te dire que j’accomplirais tous tes désirs, mais tu n’oserais pas me les communiquer

J’aurais envie de te dire que ton regard sur moi est le plus grand honneur qui m’ait été porté, mais je craindrais que sous la pression, tu cesses de me regarder

J’aurais envie de te dire que quand tu me fais l’amour c’est un feu ardent qui se consume en moi, mais que je suis toujours terriblement effrayée de ne pas être à la hauteur

J’aurais envie de te dire que nos vieux jours seront heureux, mais il se pourrait que tu te sauves en courant devant cette perspective d’avenir

J’aurais envie de te dire que nos enfants seront les beaux spécimens de la Terre, mais je craindrais que tu me trouves trop pressée

J’aurais envie de te dire que du point de vue miracle Dieu n’aurait pas fait mieux que toi, mais ce serait faire des comparaisons absurdes

J’aurais envie de te dire de ne jamais me quitter, mais le destin n’est pas entre mes mains

J’aurais envie de te dire de rester là, parce que je t’aime trop fort, parce que je suis trop bien, parce que je me sens à ma place, parce que je sais que tu es à ta place, parce que tu es un être exceptionnel, mais… il n’y en a pas de mais, le moment présent doit juste être figé à tout jamais. C'est mon souhait, mon rêve éveillé.

dimanche 2 mars 2008

Merci Johnny

Depuis que nous avons fait connaissance tous les deux – il y a de ça nombre d’années – tu m’en as fait voir de toutes les couleurs. Tes paroles m’ont faite vibrer plus souvent qu’à leur tour, et la chaleur de ta voix grasse m’a réchauffé le cœur ô combien de fois !

C’est connu, tes émotions sont communicatives, et tant de gens se tournent vers toi pour des raisons toutes meilleures les unes que les autres. Tu fais du bien, c’est comme ça.

Il faut dire que je t’ai vu sous toutes tes facettes, enfin, c’est ce que je croyais. Je pensais à tort que j’avais fait le tour de ce que tu pouvais me faire vivre, je pensais que chacune de tes chansons était associée à quelque chose en dedans de moi, mais sais-tu, même dans la tombe tu peux encore me surprendre et me réconforter.

Ce soir, tu m’as eue. Ce soir tu as provoqué une explosion dans ma poitrine, une montée inexprimable de joie, un bonheur que j’ai envie de crier haut et fort.

Ce soir, grâce aux talents d’un jeune musicien qui fait ce qu’il peut pour gagner sa vie, tu as su éclairer le cœur d’un vieillard abandonné, et ça, c’est grandiose.

Ce soir, dans le métro, ton énergie contagieuse avait pris d’assaut la guitare et la bouche d’un jeune par le biais de Ring of Fire. À ses côtés, deux personnes esseulées s’y trouvaient déjà quand je suis passée, elles avaient trouvé grâce à toi de quoi mettre temporairement du baume sur leur soirée. Elles chantaient en chœur avec le musicien qui t’interprétait. Et lui, pas du tout écoeuré par ces gens qui en auraient fait fuir plus d’un, en remettait pour les encourager encore plus. Au-delà du salaire qu’il aurait pu faire – parce qu’il était d’ores et déjà certain que ces passants n’allaient rien laisser – il avait compris qu’ils avaient besoin de lui, de toi, et il assurait.

Mais ce soir, le miracle n’est pas venu de là. Ce soir, c’est à travers les souvenirs oubliés d’un vieillard que le miracle est né. Les jambes vacillantes, le dos voûté, le regard aveugle, l’écume aux commissures des lèvres, le désir de ne plus être là, le vieillard est ressuscité au son de ta mélodie. D’une caverne encore plus profonde que la tienne, sa voix a surgi pour t’accompagner. Les premières notes ont été hésitantes, douteuses, mais l’énergie du désespoir a pris le contrôle. Le vieillard s’est réveillé, j’ai arrêté mes pas, le jeune homme a retriplé d’énergie, et les deux esseulés se sont sentis entourés. Ce soir dans le métro, c’était la fête des gens qui n’ont rien.

J’ai mis des sous dans l’étui de guitare parce que je ne savais pas quoi faire d’autre, j’ai soufflé un merci, mais il a été étouffé par celui de l’enchanteur. Je n’ai pourtant rien fait pour lui, alors que lui, ce soir, grâce à toi, il a changé le monde.

Merci Johnny, merci musicien inconnu, avec vous, la soirée s’est illuminée.