mercredi 24 octobre 2007

Détresse inutile

Dans le chaos d’une campagne sordide, le glas sonne. On met en terre une jeune fille en fleurs… Dans la douleur d’une adolescence périmée, elle s’est privée de sa vie. Anarchie et désordre ont meublé ses loisirs d’enfant, tristesse et espoirs déchus ses jeunes années, pour d’autres pourtant si profiteuses. Jamais son sourire lui a permis d’être enjôleuse, jamais ses yeux n’ont pétillé sans que ça ne soient d’amères larmes. Elle a tant pleuré d’attentes inachevées, elle aurait tant aimé vivre sans que tout lui soit interdit. Désabusée, désillusionnée, elle a flanché. Telle une offrande, elle a payé de son sang, de tout son sang, pour aller voir si ce n’était pas au-delà qu’elle était attendue. Avec le courage d’un fantôme effacé, elle a brisé les liens qui la reliaient à cette vie indésirée. À quoi bon poursuivre quand on a rien commencé. Elle a cru qu’il valait mieux se retirer. Parce que la vie ne l’a pas gâtée, peut-être la mort lui fera-t-elle justice ? Sans doute que pousseront le croquias sur sa sépulture, mais peut-être aussi fleurira le muguet à chaque printemps pour rappeler qu’une jeune fille en fleurs, qui se retire dans la fleur de l’âge ne s’efface jamais sans laisser un peu de beauté sur son passage. Pleurons-la et servons-nous de cette leçon pour ne jamais abandonner une demoiselle en détresse seule avec ses démons…